Les Conseils des Membres du Jury du Concours des Solutions

L’objectif du Concours des Solutions est de récompenser et de promouvoir les solutions issues de nos territoires qui participent concrètement à la transition écologique, énergétique et sociale.

Nous avons demandé aux membres du jury de partager avec vous les solutions et innovations qui selon eux sont essentielles pour y parvenir, ainsi que leurs conseils pour candidater au concours cette année, et maximiser vos chances de réussite !

Découvrez l’interview de :

Quelles sont les solutions et les innovations les plus recherchées aujourd’hui pour faciliter la transformation environnementale ?

Françoise Blind-Kempinski :  Si l’on choisit le thème de l’économie circulaire qui rencontre beaucoup de freins dans son développement, les verrous à faire sauter sont certes de nature technique, mais aussi d’ordre psychologique pour faire évoluer les mentalités. Donc, un peu pêle-mêle, compte tenu du champ couvert par l’économie circulaire, je citerai parmi les champs d’innovation à explorer tant industriels que serviciels :la récupération des terres rares, la récupération de l’eau et de la chaleur, l’émergence de filières pour faciliter la récupération des matériaux, le développement des nouveaux usages et la levée de freins psychologiques, aider à la généralisation de l’éco-conception.

Csilla Kohalmi-Monfils : Les solutions et innovations les plus recherchées pour répondre à l’objectif zéro carbone, sont les solutions d’efficacité et de verdissement des usages d’énergies (électricité, réseaux de chaud et froid), les gaz et carburants verts, et toutes les solutions digitales pour tracer/calculer/certifier l’empreinte carbone.

Clément Dusser : Les solutions les plus attendues aujourd’hui sont celles qui valorisent, à la même échelle, les trois dimensions sociale, économique, environnementale. Cette idée, peu nouvelle, est aujourd’hui la condition sine qua non de la durabilité du vivant sur la planète. La mission principale de l’entreprise doit donc être en rupture avec ce qui a construit l’économie moderne.

Victoire Escalon : L’enjeu climatique est de plus en plus urgent comme l’a rappelé le dernier rapport du GIEC publié cet été. Toute entreprise est aujourd’hui concernée à la fois par ses activités qui génèrent des émissions de gaz à effet de serre, et par les dérèglements climatiques qui auront des impacts à plus ou moins court terme sur son business (difficultés d’approvisionnement, hausses du prix des matières premières et de l’énergie notamment). Nous observons depuis 2 ans une accélération de cette prise de conscience au sein des entreprises qui sont à la recherche de solutions pour décarboner leurs process, produits, usines, achats… Le sujet des emballages est également sous le feu de l’actualité et des réglementations, et nous voyons de plus en plus de startups et projets innovants portés sur de nouveaux matériaux et technologies de recyclage. Enfin, le sujet de l’eau (quantité et qualité) prendra de plus en plus d’ampleur dans les années à venir, et nous verrons à coup sûr une dynamique forte.

Stéphane Redon : Il me paraît nécessaire d’avoir une approche « pragmatique »: ciblage sur les solutions avec impact carbone les plus importants (voir les données des secteurs ayant le plus gros impact en France), qui sont matures (donc déployables rapidement avec réplicabilité) et les plus appropriables (acceptation des utilisateurs avec le moins d’effort et avec des impacts visibles).

Quels conseils donneriez-vous aux startups et PME-ETI impliquées dans cette
démarche ?

Françoise Blind-Kempinski : Disposer d’un véritable business plan, pouvoir afficher un bénéfice environnemental vérifié et pouvant être mis en perspective avec les pratiques déjà existantes, et savoir convaincre la presse de l’intérêt de sa solution.

Csilla Kohalmi-Monfils : Il est important de trouver les cas d’usage les plus pertinents pour vos solutions, et de focaliser à 100% sur les projets pilotes qui attestent de la pérennité de la solution rapidement. Pour cela il faut trouver les bons interlocuteurs dans les grands groupes – ceux qui ont un vrai point de douleur vis-à-vis de leurs clients, de leurs opérations ou de leur rentabilité.

Clément Dusser : La solution vient toujours après le constat. Les entrepreneurs qui sont amoureux du problème sont ceux qui répondent aux enjeux de celui-ci, car ils bousculent l’établi, font réaliser les personnes touchées et embarquent au-delà des concernés.
La rencontre Produit / Marché ou Product Market Fit est un autre élément essentiel. Il est nécessaire que la solution réponde à un besoin grâce à ses caractéristiques propres.

Victoire Escalon : Soyez convaincus que les valeurs et les projets que vous portez sont essentiels au regard des défis de notre planète et de notre société. Soyez ambitieux, les défis que nous rencontrons nécessitent des solutions innovantes, qui sortent du cadre !

Stéphane Redon : Les innovations à développer doivent répondre à un triple enjeu: urgence, impact et acceptabilité. Pour ce faire, un projet doit être évalué par un filtre de critères pertinents mesurables de 1 à 5 tels que la faisabilité technique (retours d’expérience) et passage à l’échelle possible (mobilisation financière et outils industriels), l’impact sur les GES, le caractère disruptif et novateur, le potentiel marché et capacité commerciale de déploiement, la réplicabilité et facilité de démultiplication rapide ou encore les externalités et risques induits (ressources, biodiversité).

Quelles sont vos attentes en tant que membre du jury du Concours de Solutions ?

Françoise Blind-Kempinski : Découvrir des innovations véritablement disruptives, soutenir des initiatives solides dotées d’un véritable potentiel susceptible de faire une différence, et encourager des jeunes qui veulent changer le monde pour créer des dynamiques de fond et de force.

Csilla Kohalmi-Monfils : J’espère voir des solutions prêtes à être testées, avec un ciblage clair – définition du problème et segmentation clients, proposition de valeur qualitative et quantitative avec des moyens de mise en œuvre simples et efficaces.

Clément Dusser : En tant que responsable du développement d’une plateforme de financement participatif de projets à impact, j’attends de rencontrer des entrepreneurs de tous les secteurs d’activité qui créent des solutions concrètes pour la transition, qui cherchent à se développer rapidement et qui bien sûr croient à l’immense pouvoir de l’économie participative.

Victoire Escalon: Découvrir les pépites de demain, des solutions et des entrepreneurs qui participent concrètement à la transition écologique, énergétique et sociale dans nos territoires. Chez In Extenso Innovation, nous accompagnons chaque jour des clients publics et privés dans leur transformation vers des modèles plus durables : au-delà du plaisir de rencontrer des porteurs de projets engagés, être membre du jury du Concours des Solutions, c’est pour moi l’occasion de repérer des innovations que je pourrai ensuite présenter à nos clients, mais aussi à mes équipes et à nos partenaires.

Stéphane Redon : Découvrir des projets capables de répondre aux enjeux divers et parfois antinomique que sont l’impact environnemental, la création d’emplois, et les enjeux sociaux (inclusivité).

Souhaiteriez-vous partager une anecdote / une expérience à partager avec les candidats du Concours des Solutions ?

Clément Dusser : Les événements professionnels sont des lieux de rencontre extraordinaires et constituent pour Solylend une opportunité inestimable. En tant que membre du jury du concours des solutions, je suis dans la position où je dois être convaincu, à l’inverse de mon métier qui consiste à convaincre. Gagnant ou pas, ce concours sera bénéfique à tous et mènera à de belles collaborations !

Victoire Escalon : Ce sera ma deuxième édition en tant que membre du jury, et j’invite tous les candidats potentiels à proposer leur dossier et à venir nous les présenter. J’ai découvert l’an dernier des initiatives extrêmement intéressantes et prometteuses. La présentation des solutions lors du WIS est un moment d’échange et de partage très riche, qui donne lieu ensuite à des collaborations parfois inattendues ! Bref, j’ai hâte de découvrir les startups et les PME-ETI qui font bouger les lignes par leurs innovations et leurs politiques environnementales ambitieuses.

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