Interview de Gérard Gatt, président, Sakowin Green Energy
Pour cette édition 2O21 du World Impact Summit, le Village des Solutions accueillera 300 innovateurs et porteurs de projets qui répondent aux thématiques environnementales abordées durant les deux jours d’événement.
C’est dans le cadre de cette initiative que nous avons lancé un appel à projets du 22 avril au 18 juillet 2021 qui permettait de mettre en lumière des solutions innovantes telles que celle développée par Sakowin Green Energy, un des grands gagnants de cette année.
Selon vous, quels sont les freins majeurs à l’utilisation de l’énergie verte au sein des industries ?
Gérard Gatt : Les solutions actuelles vont se heurter à des limites de compétitivité de coût de production et de disponibilités de surfaces foncières qui ralentissent leur déploiement et empêcheront d’atteindre l’objectif du net zéro émission de CO2 de 2050. Il est donc essentiel de poursuivre les investissements dans l’innovation afin de mettre au point des solutions complémentaires permettant de produire un hydrogène sans émission de CO2 à un coût plus compétitif.
Concernant l’hydrogène vert, le problème est lié à son coût qui est trop élevé (environ le double comparé aux énergies hydrocarbures actuelles). Il est donc urgent de trouver des solutions pour pouvoir produire à un coût compétitif.
Quel est le rôle de Sakowin Green Energy aujourd’hui dans l’écosystème de l’énergie et comment pouvez-vous accompagner les entreprises dans leur transformation environnementale ?
Aujourd’hui le principal objectif de Sakowin Green Energy est d’apporter des solutions innovantes à la problématique de l’objectif net zéro émission pour 2050. Notre constat actuel est que l’on ne pourra pas atteindre cet objectif sans innovation. Pour répondre à ce constat, nous développons un hydrogène sans émissions de CO2 et à un coût compétitif.
Par exemple, pour casser une molécule d’eau, il faut 285 kJ/mol alors que la molécule de méthane ne nécessite que 75 kJ/mol. Il est important de comprendre que le moins d’énergie est consommée pour casser une molécule, plus bas sera le coût de production de l’hydrogène. La voie du gaz nous semble donc être une voie plus efficace pour atteindre cet objectif car elle nécessite moins d’énergie. Il faut aussi savoir que le gaz en lui-même n’est pas un polluant, c’est sa combustion qui est polluante ( mélange avec l’oxygène) donc si on l’utilise sans oxygène il n’y a pas d’émission de CO2.
Comme nous le savons, tout ce qui est vivant sur terre génère du gaz. C’est donc une énergie renouvelable, qui est aussi permanente. Si une partie du gaz (méthane) qui part dans l’atmosphère est captée, et ensuite transformée en hydrogène par un procédé de décomposition par plasma sans oxygène (plasmolyse du méthane), elle produit de l’hydrogène sans émission de CO2 ainsi que du carbone sous forme solide.
Du fait de la consommation de CO2 durant le cycle de production du biométhane, cette solution de plasmolyse associée au biométhane est négative en CO2 et permet donc d’accélérer la réduction des émissions de CO2 pour atteindre les objectifs de 2050.
Qu’attendez-vous du WIS cette année ?
Pour nous le WIS est très intéressant car c’est un rassemblement de structures qui ont un impact positif pour la planète et qui s’engagent pour mettre en place des choses concrètes, comme pour atteindre l’objectif zéro carbone de 2050 par exemple.
Mettre en avant des solutions comme la nôtre est vraiment une opportunité dans un événement comme celui-ci car nous avons une vision différente des autres. Pour la petite anecdote, il y a 1 an, Sakowin était souvent refusé à des appels à projets à cause de son utilisation du gaz. Les gens ne comprenaient pas et l’associent toujours à un polluant sauf que les mentalités sont en train de changer et les gens sont de plus en plus avertis à ce sujet.
Un événement comme le WIS peut être une porte ouverte afin de débloquer des freins à plusieurs niveaux et d’avancer plus vite grâce à des rencontres avec des professionnels qui ont une vision plus large et qui participent à des prises de conscience de plus en plus essentielles.