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La suppression du reporting CSRD : opportunité ou menace pour la transition écologique ?

Le monde économique européen est en ébullition depuis l’annonce retentissante de Stéphane Séjourné, vice-président exécutif de la Commission européenne, suggérant une possible suppression des exigences de reporting liées à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive).

Cette directive, adoptée dans le cadre du Green Deal Européen, a été conçue pour guider les entreprises vers une transparence accrue en matière de durabilité. Si la simplification administrative est bienvenue pour certains, beaucoup craignent un recul sur les ambitions climatiques et sociales de l’Europe.

Nous vous présentons ce qu’il faut retenir :

La CSRD : une boussole pour la durabilité en entreprise

Adoptée en 2021 comme une évolution de la NFRD (Non-Financial Reporting Directive), la CSRD impose aux entreprises européennes de publier des informations détaillées sur leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Cette directive repose sur un concept central : la double matérialité.

  • Double matérialité : les entreprises doivent évaluer non seulement leur impact sur l’environnement et la société, mais aussi l’influence de ces facteurs sur leur performance financière.
  • Objectifs clés :
    • Renforcer la transparence pour les investisseurs.
    • Promouvoir des décisions stratégiques basées sur des critères durables.
    • Aligner les entreprises européennes sur les objectifs climatiques de l’Accord de Paris.

La CSRD est plus qu’une obligation réglementaire : elle représente un levier stratégique pour les entreprises désireuses de rester compétitives dans un marché de plus en plus sensible aux enjeux de durabilité.

Une annonce-choc : entre simplification et incertitude

L’annonce par Stéphane Séjourné le 20 janvier, sur les ondes de France-Inter, que la législation omnibus européenne pourrait supprimer certaines obligations de reporting, voire l’ensemble du cadre de la CSRD, a fait l’effet d’un tremblement de terre.

Selon lui, l’objectif est de créer un « choc de simplification » afin de réduire les fardeaux administratifs pesant sur les entreprises.

Que doit-on en penser ?

Arguments en faveur de la suppression :

  • Alléger la bureaucratie : pour certaines entreprises, notamment les PME, le reporting représente en effet un coût élevé et une charge administrative complexe.
  • Libérer les ressources : la suppression pourrait permettre de consacrer davantage d’efforts à l’innovation et à l’opérationnel.

Cependant, cette annonce soulève également des inquiétudes majeures.

Conséquences à envisager :

  • Perte de transparence : sans un reporting structuré, les engagements climatiques des entreprises risquent de manquer de crédibilité.
  • Signal négatif pour les investisseurs : les marchés financiers, de plus en plus sensibles aux critères ESG, pourraient percevoir cette décision comme un retour en arrière.
  • Instabilité réglementaire : les entreprises ayant déjà investi dans la mise en conformité se retrouveraient dans une situation d’incertitude coûteuse.

Un risque pour la transition écologique ?

L’annonce de la suppression possible du reporting CSRD menace clairement de fragiliser les fondations du Green Deal européen.

Depuis son adoption, la CSRD a été perçue comme un moteur essentiel pour aligner les ambitions climatiques et économiques. Si sa suppression venait à se confirmer, quelles en seraient les conséquences pour la transition écologique ?

Impacts probables sur le Green Deal Européen :

  • Régression réglementaire : la suppression de la CSRD marquerait un recul inédit, effaçant des avancées obtenues après plus d’une décennie d’efforts législatifs.
  • Perte d’un cadre structurant : la directive était un outil clé pour inciter les entreprises à intégrer les enjeux climatiques dans leurs stratégies.

Les réactions :

Face à cette annonce, des acteurs de poids se mobilisent pour préserver la CSRD :

  • Soutien des ONG et syndicats : plus de 160 organisations ont lancé un appel pour maintenir l’ambition européenne.
  • Appel des entreprises engagées : des réseaux comme le Mouvement Impact France et B-Lab défendent l’idée d’une « simplification intelligente » plutôt qu’une suppression totale.

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Comparatif avant et après la suppression de la CSRD

Aspect Avec CSRD Sans CSRD
Transparence Reporting structuré et standardisé Absence de cadre commun
Confiance des investisseurs Renforcée grâce aux données ESG fiables Réduction de la visibilité
Coûts administratifs Élevés, mais intégrés aux stratégies ESG Réduction immédiate
Impact sur la durabilité Favorable grâce à la double matérialité Risque de désengagement

La double matérialité : un concept clé menacé

Au cœur de la CSRD se trouve la double matérialité, un outil indispensable pour aider les entreprises à comprendre leurs interactions avec leur environnement. Supprimer ce cadre, c’est risquer d’ignorer des risques systémiques comme le changement climatique ou les inégalités sociales.

Exemple concret : une entreprise du secteur textile peut, grâce à la double matérialité :

  • Mesurer son empreinte carbone tout au long de sa chaîne d’approvisionnement.
  • Évaluer l’impact des conditions de travail dans ses usines sur sa réputation et ses ventes.

Sans ce cadre, ces analyses risquent de devenir anecdotiques, ce qui pourrait compromettre la compétitivité des entreprises européennes sur la scène internationale.

La législation Omnibus : une refonte réglementaire attendue

Au cœur des discussions sur la suppression de la CSRD se trouve la législation Omnibus, un vaste projet de réforme présenté par la Commission européenne.

Prévu pour février 2025, ce texte ambitionne de simplifier les cadres réglementaires en Europe tout en maintenant les objectifs climatiques et sociaux fixés par le Green Deal. Il est présenté comme un « choc de simplification » destiné à alléger les charges administratives des entreprises, notamment en matière de reporting.

Alors, opportunité manquée ou étape nécessaire ?

Si la suppression du reporting CSRD peut offrir un répit administratif à certains, elle pourrait aussi affaiblir les ambitions climatiques de l’Europe et nuire à la crédibilité des entreprises sur la scène internationale. Dans un monde où la durabilité est désormais une priorité stratégique, ce recul risque d’entraîner des conséquences économiques et environnementales lourdes.

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