World Impact Summit

Trump et la transition écologique : quel impact sur les dynamiques mondiales et européennes ?

Un séisme politique aux répercussions planétaires

Le 20 janvier 2025, Donald Trump officialisait pour la seconde fois le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat, tout en signant une série de décrets relançant massivement les énergies fossiles.

 Un revirement qui secoue la coopération internationale et place l’Europe face à un dilemme : accélérer sa transition écologique malgré les vents contraires, ou céder aux pressions pour alléger ses propres régulations, comme le montre le débat houleux autour de la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). 

 

Dans ce contexte, le World Impact Summit de Bordeaux, prévu les 25 et 26 mars 2025, s’annonce comme un rendez-vous crucial pour dessiner les contours d’une économie résiliente.

 

Les décrets Trump : un frein brutal à la transition globale

Dès son entrée en fonction, Donald Trump a enclenché une machine politique clairement orientée vers les énergies du passé. 

Cinq décrets symbolisent ce virage : le retrait de l’Accord de Paris, un moratoire sur les projets éoliens offshore — qualifiés de « désastre économique » —, le démantèlement partiel de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), la levée des restrictions sur les exportations de gaz naturel liquéfié (GNL) et une réduction des subventions aux véhicules électriques. 

Selon BloombergNEF, ces mesures ont entraîné une chute de 30 % des investissements dans les énergies propres aux États-Unis dès janvier 2025.

Conséquence directe : les émissions américaines pourraient augmenter de 4 milliards de tonnes de CO₂ d’ici 2030, compromettant les objectifs climatiques mondiaux. 

Pire, cette politique crée un effet domino. La Chine, désormais premier émetteur mondial, hésite à durcir ses engagements, tandis que des pays en développement, comme l’Inde ou le Brésil, pourraient ralentir leurs efforts sans le soutien financier et technique des États-Unis.

 

L’Europe sous tension : entre ambitions vertes et pressions réglementaires

Face à ce désengagement américain, l’Union européenne cherche à affirmer son leadership climatique. 

Mais le chemin est semé d’embûches. Alors que les premières entreprises européennes s’apprêtent à publier leurs rapports CSRD — une directive exigeant un reporting détaillé sur les impacts sociaux et environnementaux —, la Commission européenne envisage de revoir sa copie. 

Sous la pression de la France et de l’Allemagne, un projet de loi Omnibus prévoit de simplifier, voire de réduire, certaines obligations.

 

Au cœur des débats : la double matérialité, un concept clé de la CSRD obligeant les entreprises à évaluer à la fois leur impact sur la planète et les risques climatiques pour leur rentabilité. Les partisans de l’Omnibus arguent que ces règles étouffent les PME, tandis que les ONG craignent un retour en arrière. « Affaiblir la CSRD, c’est ouvrir la porte au greenwashing », alerte Clara Delgado, porte-parole du Mouvement Impact France.

Cette incertitude réglementaire plonge les entreprises dans le flou. Des groupes comme Axa ou TotalEnergies, qui ont investi des millions pour se conformer à la CSRD, redoutent de voir leurs efforts réduits à néant. « Nous avons besoin de stabilité pour planifier nos investissements verts », insiste Marco Pieters, directeur RSE d’un géant de l’énergie.

 

La COP30 et le World Impact Summit : deux rendez-vous décisifs

Dans ce contexte de tensions, deux événements vont marquer l’agenda climatique de 2025. En novembre, la COP30 au Brésil sera un test pour la solidarité internationale. Sans les États-Unis, l’Europe devra convaincre la Chine et les pays émergents de maintenir l’objectif de +1,5°C. 

Un défi colossal, alors que les financements pour l’adaptation des pays du Sud restent insuffisants.

Plus tôt dans l’année, en mars, le World Impact Summit de Bordeaux réunira entreprises, ONG et décideurs pour explorer des solutions concrètes. 

Au programme : comment concilier simplification réglementaire et ambition écologique ? Comment financer l’innovation verte malgré la concurrence des énergies fossiles ? 

« Malgré les obstacles il est impensable de faire marche arrière sur un enjeu aussi crucial que celui de la transition écologique. Il est de notre responsabilité collective de continuer à agir et à innover pour construire un avenir durable. » 

Nicolas Pereira, fondateur de l’événement.

 

Conclusion : l’Europe, laboratoire d’une transition en équilibre

Le second mandat de Trump force l’Europe à naviguer entre deux écueils : résister à la tentation de diluer ses normes environnementales sous prétexte de compétitivité, et éviter de s’isoler dans un idéalisme contre-productif. 

Les décisions des prochains mois — notamment le vote sur l’Omnibus le 26 février — seront cruciales.

Mais une chose est sûre : la transition écologique n’est plus une option. Malgré les reculs américains, l’innovation européenne — des parcs éoliens flottants à l’hydrogène vert — montre qu’une économie décarbonée est possible. Reste à transformer l’essai, en associant rigueur climatique et pragmatisme économique.

Et si la réponse venait de Bordeaux ?


Du 25 au 26 mars 2025, le World Impact Summit proposera ateliers, débats et démonstrations pour anticiper les mutations à venir. Un événement à ne pas manquer, pour celles et ceux qui croient en une transition écologique… sans transition bureaucratique.

Pour approfondir :

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